Zélie au pays des enchanteurs
Chapitre 2 : Zozo et le complot des souris - Pages 11 et 12
Tout d'abord, elles avaient décidé de l'affamer. Lui piquer ses gâteaux de la nuit avait suffi. Car passer sur la table en plein repas de midi leur avait semblé un peu trop risqué. Elles avaient donc dû détourner son attention dans la journée pour réussir à vider toutes ses cachettes de secours. Ça n'avait pas été très compliqué, elles l'avaient juste amené à les poursuivre dans le grand arbre derrière la maison, il n'arrivait jamais à descendre tout seul et restait coincé jusqu'à ce que Maman Grinde aille le chercher. Ensuite, elles avaient rassemblé toutes les ficelles et cordages qu'elles avaient pu trouver. Et puis, elles avaient mis en place l'étape finale.

Un mardi, Zozo poursuivait une jolie souris blanche avec laquelle il voulait s'amuser. Pour lui échapper, elle se faufila dans un trou du plancher. Zozo, têtu et bricoleur, s'empara d'un marteau et commença à agrandir le trou (de manière si bruyante, que tous les oiseaux de la forêt s'envolèrent). Bientôt le trou fut assez large pour y faire passer un enfant. Et comme les chats n'ont pas peur du noir, il sauta dans le trou. Il se retrouva sous la maison. Et c'était comme s'il existait un autre maison, sous sa maison ! Il n'en croyait pas ses yeux !
Il y avait un canapé, qui était trop petit pour lui, il y avait des lits, qui étaient trop étroits pour lui, et il y avait une table à manger, qui était trop basse pour lui. Il y avait aussi des souris, des souris en photo, des souris en tableaux, et des souris en vrai. Et puis surtout, il y avait un tas, un énorme tas de biscuits, de brioches, de roulés, de gâteaux, et de génoises.

Zozo se mit à grogner comme un lion. Et de sa voix de petite souris, car il savait parler de nombreux langages, il exigea : « Je veux savoir ce que cela signifie ! Vous m'avez volé ? ». Toutes les souris se rassemblèrent. Ensemble, elles n'avaient presque pas peur de lui. Elles l'encerclèrent et le ficelèrent bien solidement. Elles le traînèrent ensuite au milieu de leur salon sous-terrain. Mira s'avança. Elle déclara solennellement :
« - M Zozo, je déclare ce tribunal ouvert. Vous êtes ici ficelé car nous, les souris, et plus particulièrement le club des souris vengeresses, n'en pouvons plus. Vous êtes accusé de nous pourchasser sans relâche, de nous humilier en jouant à la poupée avec nous, et aussi de ronfler. Avez-vous quelque chose à dire avant que le procès ne commence ?
- Absolument pas. Je suis un chat donc il est normal que je vous chasse. Je suis un enfant donc il est normal que je joue, et je suis un lion donc il est normal que je ronfle.