Chapitre 5
Philo rejoignit la rue Victor Hugo. Il pensa à Minet mais il serait de retour d'ici
quelques jours, le temps pour lui de voir la vétérinaire et de se faire dorloter un
peu par sa famille d'humains. Soudain il se souvint des valises ! Les valises ! Si les
humains étaient en train de préparer leur départ, qu'allaient-ils faire de Minet le mignon ?
Il cacha vite la boule de papier derrière la pile de livres la plus poussiéreuse de Lira Bien
Qui Lira Le Dernier et courut jusqu'à l'adresse qu'il venait de quitter. Il arriva au moment
où la grosse voiture démarrait. Il la suivit à travers les petites rues sinueuses jusqu'à ce
qu'elle s'arrête devant les urgences vétérinaires. Philo se cacha derrière un talus. Quand il
vit l'humain sortir la cage avec Minet à l'intérieur, il remarqua que son copain était couché
sur une couverture et que la grille était bloquée par ce duvet. Il miaula aussi discrètement
que possible pour alerter son ami, lui annoncer en quelques miaous seulement qu'il devait
absolument s'échapper pour ne pas disparaître avec les humains, qu'en poussant fort sur la
grille il pouvait l'ouvrir et qu'il l'attendait derrière le talus. Minet le mignon prit son élan,
se heurta de toutes ses forces à l'ouverture qui céda et se retrouva assommé par terre. Il
reprit ses esprits et s'enfuit avec Philo. L'humain les poursuivit en appelant : "Petit chat,
petit chat, viens mon petit chat, je veux juste te faire soigner, pour que tu ailles mieux.
On ne va pas te faire de mal. Et après ça on va même t'emmener avec nous, vers un monde meilleur !".
Ils s'engouffrèrent dans une sorte de trappe entre le sol et le mur d'un immeuble et dégringolèrent
dans une pièce sombre. Grâce à l’habilité qu'ont les chats à voir dans la nuit, ils se rendirent
compte qu'ils étaient tombés dans une cave. C'était humide, froid, et rempli de toiles d'araignées.
Ils attendirent en silence, tendant l'oreille pour écouter d'éventuels bruits de pas ou appels.
Bientôt résonnèrent quelques mots : "Je ne le trouve pas, tant pis. Quelqu'un d'autre aura pitié
de lui et le recueillera. Désolé ma chérie...". Les voix s'éloignaient, Minet et Philo, soulagés,
cherchèrent un moyen de remonter jusqu'à la trappe. Il y avait un vieux lavoir en pierre mais qui
ne suffisait pas à l'atteindre. Philo laissa Minet essayer car il était plus grand et plus athlétique.
Après trois sauts complètement inutiles, il put enfin s'accrocher et se hisser à l'extérieur. Il se
mit en quête d'un branchage ou autre aux environs qui lui permettrait d'aider son ami coincé. Il ne
trouva qu'un tuyau d'arrosage qui traînait à quelques mètres. La texture lisse n'en faisait pas
l'objet idéal mais il n'avait pas de meilleure idée pour le moment. Il fit passer le bout du tuyau
par le trou et Philo le vieux chat philosophe se jeta dessus en sortant ses griffes. Elles traversèrent
le plastique, la prise était solide, Minet pouvait maintenant le tirer. Bien sûr le propriétaire de
l'immeuble aurait une surprise lorsqu'il voudrait arroser son jardin et que l'eau jaillirait des
multiples trous laissés par Philo mais il n'avait pas le choix. C'était ça ou pourrir dans une vieille
cave. Une fois dehors, il respira avec soulagement le bon air frais de la nuit et proposa une sortie derrière un restaurant
qu'il connaissait bien pour se remettre de leurs émotions.
Derrière le restaurant Le Ciel et La Mer, Philo le philosophe et Minet le mignon retrouvèrent La Sardine. Il était en train de tout dévorer et de ne rien laisser aux autres chats de gouttières. Lorsque Minet et Philo s'approchèrent de lui, il grogna et montra les griffes.
"- Oulà calme toi La Sardine !
- Oh les gars je ne vous avais pas reconnu. Vous... vous voulez partager ? demanda-t-il à contre-cœur.
- Un peu oui ! On est venus pour ça ! J'en déduis que la recherche de nouveaux endroits pour se nourrir ne se passe pas très bien ?
- Tu l'as dit mon Minet, c'est la galère. La plupart des restau sont fermés.
- Demain c'est le grand jour, on se retrouve à 13h au fond de l'impasse Gato pour voir ce qu'ont découvert les autres."
Derrière le restaurant Le Ciel et La Mer, Philo le philosophe et Minet le mignon retrouvèrent La Sardine. Il était en train de tout dévorer et de ne rien laisser aux autres chats de gouttières. Lorsque Minet et Philo s'approchèrent de lui, il grogna et montra les griffes.
"- Oulà calme toi La Sardine !
- Oh les gars je ne vous avais pas reconnu. Vous... vous voulez partager ? demanda-t-il à contre-cœur.
- Un peu oui ! On est venus pour ça ! J'en déduis que la recherche de nouveaux endroits pour se nourrir ne se passe pas très bien ?
- Tu l'as dit mon Minet, c'est la galère. La plupart des restau sont fermés.
- Demain c'est le grand jour, on se retrouve à 13h au fond de l'impasse Gato pour voir ce qu'ont découvert les autres."