Zélie au pays des enchanteurs
Chapitre 1 : Zélie et le pays des enchanteurs - Pages 3 et 4
Ils préparèrent tous du mieux qu'ils purent le grand départ. M Grinde vendit son génial instrument de musique, à un bête monsieur qui voulait prendre des bains, des bains ! Mme Grinde peignit la maison en beige, elle avait l'air triste avec ses fenêtres qui coulaient presque de vraies larmes, enfin les jours de pluie seulement. Zélie décrocha ses boules et l'arbre perdit ses feuilles, celles de tout le pays aussi, certainement par solidarité. Zozo arrêta d'aboyer. Il se mit à miauler.

En faisant leurs valises, ils firent bien attention à ne prendre aucune carte, aucune boussole, et surtout aucun système GPS. Ils emportèrent même des caches yeux, au cas où il y aurait trop de panneaux indicateurs. Et des bouchons d'oreilles, au cas où quelqu'un aurait voulu leur indiquer le chemin. Ils partirent en voiture. Leur voyage dura presque deux mois. Et puis tout d'un coup, M Grinde stoppa la voiture. Il dit : « ici. Je veux rester ici ». Devant leurs yeux, à l'orée d'une forêt, se dressait une maison. Mais il manquait quelque chose d'important pour un faire une habitation. La maison avait des murs. Elle avait des fenêtres. Elle avait un sol. Elle avait même quelques meubles. Mais elle n'avait pas de toit. « C'est pas grave ! » dit M Grinde. « On n'a qu'à inventer un parapluie géant ! ». La famille savait bien ce que cela voulait dire,
ils allaient devoir trouver matière à inventer. Ils appelaient ça : recycler. Les enfants adoraient car quand leurs parents fouillaient et farfouillaient les poubelles de quartier, ils lançaient à leurs enfants de merveilleux jouets, perdus parmi les détritus. M Grinde s'écria soudain « des piliers d'atelier ! Voilà qui est parfait ! », au même moment Mme Grinde s’exclama « une montgolfière ! Voilà notre affaire ! ». De retour à la maison, M et Mme Grinde se mirent au boulot. Ils réussirent à faire tenir la toile de la montgolfière sur les poteaux, et le tout ressemblait vraiment à un parapluie géant. Lorsque tout fut fini, ils firent entrer les enfants et dirent : « Zélie, voilà ta chambre, il manque un lit c'est sûr, mais ça viendra. Zozo, voilà ta chambre, elle manque d'un lit bien sûr, mais ça viendra. Et voici notre chambre, qui manque d'un lit évidemment, mais ça viendra. »

Le soir venu, Zélie alla se coucher. Pas dans un lit bien sûr, mais ça viendrait. Cependant, elle n'était pas certaine que ce nouveau monde était bien celui qu'elle cherchait. Les arbres d'ici avaient des feuilles, comme ceux d'avant, les gens marchaient sur leurs deux pieds, comme ceux d'avant, et leur maison était en moins bon état que celle d'avant.