Zélie au pays des enchanteurs
Chapitre 3 : Le potager - Pages 19 et 20
Après une pause goûter bien méritée, Zélie et Zozo s'occupèrent d'arroser les plantations à l'aide d'une bouteille chacun. Cela leur prît presque deux heures tellement elles étaient nombreuses. Satisfaits, ils regardèrent leur potager avec fierté. Et bientôt leurs efforts porteraient leurs fruits. Ils espéraient surtout que les fraisiers produiraient des tonnes et des tonnes de fraises, car c'était leur fruit préféré. « Une vie sans fraise n'est pas une vie » avait un jour déclaré Zélie, en léchant la confiture de fraise présente sur ses doigts.

Après avoir mis ses enfants au lit pour la nuit, Mme Grinde, qui savait beaucoup de choses sur le pouvoir de l'imagination, se figea devant le potager et ferma les yeux. Elle tendit ses mains et comme si elle était en train de peindre, elle agita ses doigts en disant « poussez, poussez petites graines, nourrissez ma famille ». Quand elle rouvrit les yeux, elle sourit, confiante, et rentra chez elle.

Aussi le lendemain, quand les enfants allèrent inspecter le potager, ils furent très contents de voir que toutes les petites graines avaient germé. Cependant, Zozo s'arrêta devant les fanes de carottes et fronça le museau. Zélie le rejoignit et abonda « tu as raison souricette, il y a quelque chose de pas net. ». Et pour
cause, l'écriteau au dessus des carottes annonçait « Pieds », les autres aussi avaient été modifiés : « Boules de Nöel » « Téléphones » « Brosses à dents » « Beurk » « Grimaces » « Soleils » « Marteaux » et « Culottes »... L'imagination de Mme Grinde était visiblement allée plus loin que prévu... Il n'y avait plus qu'à croiser les doigts pour que les plantes une fois grandies donnent de vrais légumes et fruits, et non pas ce qui était indiqué à la craie !

Chaque soir Mme Grinde s'installait devant les plantations et se servait de son imagination pour faire pousser son potager. Si bien qu'au bout de quelques semaines, chaque plant était en état de donner ce pour quoi il était fait. Mme Grinde se concentra encore et imagina de très petits fruits, de très petits légumes, sur les plantes ou sous la terre. Elle embrassa ensuite ses enfants et dit « nous mangerons bientôt nos propres cultures », avant de les border dans les lits qu'elle avait imaginé pour eux.

A ce moment là, elle entendit des bruits dans le jardin, de drôles de chuchotements. Elle sortit, une pelle à la main, prête à en découdre avec quiconque osait venir troubler la tranquillité de sa famille, mais le silence était revenu. Elle songea qu'il devait s'agir de quelque animal de la forêt,